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Maroc : Le séisme a pris les scientifiques de court

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Le séisme qui a touché le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi 9 septembre 2023 rappelle combien les entrailles de la terre sont constamment en ébullition, provoquant des phénomènes auxquels on ne peut rien. De fait, les tremblements de terre ont fait, font et feront partie des événements les plus tragiques de l'histoire de l'humanité, partout dans le monde.

L'ensemble du Maroc, mais aussi toute la communauté internationale, reste secoué par le séisme de magnitude 7 qui a bouleversé toute la région de Marrakech. Le dernier bilan frôle les 2 700 morts et plus de 2 500 blessés, dans une région où les tremblements de terre de cette ampleur sont très rares. Le séisme de vendredi a pris les scientifiques de court par sa violence dans cette zone. Le dernier de cette ampleur sur cette faille remonte sans doute à plusieurs centaines d’années. Peut-être faut-il même parler en termes de milliers d’années. Il était difficile d’imaginer qu’il puisse survenir dans cette région du Haut Atlas, dont l’ «activité sismique est considérée comme modérée», indique Florent Brenguier, sismologue à l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université de Grenoble. Le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (CNRST) a indiqué que l'épicentre du séisme enregistré à 23H11 heure locale (22H11 GMT) se situait dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de la ville Marrakech, destination très prisée de touristes étrangers.

Selon la télévision publique, "plus de 18.000 familles ont été affectées" par le séisme dans la province d'Al-Haouz, où plus de la moité des morts (1.351) ont été recensés. Des tentes ont été dressées dans plusieurs villages pour abriter ces familles. Il s'agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour. Le 29 février 1960, un tremblement de terre de magnitude 5,7 avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait près de 15.000 morts, soit un tiers de la population de la ville. Et le 24 février 2004, un séisme de 6,4 degrés sur l'échelle de Richter avait secoué la province d'Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts.

Un séisme de cette magnitude était difficilement imaginable dans cette région du Maroc. Et pour cause. Le Maroc est exposé aux séismes, mais ils surviennent plutôt habituellement 500 km plus au nord, vers Gibraltar, dans une région frontière entre les plaques tectoniques africaine et européenne. Selon Florent Brenguier, on parle d’une bande de 50 à 100 km où l’activité sismique est soutenue, avec des mouvements d’un côté et de l’autre de cette frontière très rapides à l’échelle de la sismologie. De l’ordre de plusieurs millimètres par an.

Certes, le Haut Atlas n’est pas très loin de cette zone frontière. Mais l’activité sismique y est considérée jusque-là comme modérée, avec historiquement des séismes de magnitude 4, mais pas plus. Dans les environs, il y a tout de même eu le séisme de 1950, à Agadir – 50 km plus au sud- d’une magnitude de 5,7. Mais on est loin d’une magnitude 7.

Bambara Tetié

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