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Procès du RN : Le parquet réclame cinq ans de prison et d’inéligibilité contre Marine Le Pen

Les procureurs ont réclamé une peine d’inéligibilité pour tous les prévenus, assortie d’une "exécution provisoire", c’est-à-dire applicable immédiatement, même en cas d’appel.

Comme attendu, Marine Le Pen pourrait risquer gros. L’accusation a requis, ce mercredi 13 novembre 2024, cinq ans de prison dont deux ans ferme aménageables, et une peine d’inéligibilité de cinq ans à l’encontre de la triple candidate à l’élection présidentielle, dans l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement national, pour laquelle elle est jugée devant le tribunal de Paris au côté de son parti et de 24 autres prévenus.

Le parquet a demandé à ce que cette peine soit assortie d’une "exécution provisoire", c’est-à-dire qu’elle s’applique immédiatement, même s’ils font appel. Une telle peine "viendrait interdire aux prévenus de se présenter à des futures élections locales ou nationales", a précisé le procureur devant Marine Le Pen assise au premier rang des prévenus. Mais "nous sommes ici dans une enceinte judiciaire et le droit s’applique à tous".

Marine Le Pen a dénoncé à la sortie de l'audience la "violence" et "l'outrance" de ces réquisitions. "Je pense que la volonté du parquet est de priver les Français de la capacité de voter pour ceux qu'ils souhaitent", et de "ruiner le parti", a ajouté la patronne des députés RN.

Un "système organisé" de détournement de fonds publics

Des "contrats artificiels" d’assistants parlementaires afin de "faire économiser" de l’argent au Rassemblement national: l’accusation avait dépeint plus tôt ce mercredi dans son réquisitoire un "système organisé" de détournement de fonds publics au préjudice du Parlement européen.

Après un mois et demi d’audience, la triple candidate à la présidentielle est donc fixée sur les peines réclamées par le parquet contre elle, son parti et 24 autres prévenus - cadres du parti, ex-eurodéputés et anciens assistants parlementaires. "Nous ne sommes pas ici aujourd’hui en raison d’un acharnement", ni à cause d’une dénonciation "du Parlement européen", mais au terme "d’une longue information judiciaire", a déclaré d’emblée l’une des deux représentantes de l’accusation, Louise Neyton. "Vous prendrez votre décision au vu des pièces du dossier", et après "six semaines d’audience" et des "débats particulièrement fournis", a poursuivi la magistrate.

Avant l’audience, la cheffe de file de l’extrême droite avait tempéré : "C’est le déroulé normal d’un procès, avec aujourd’hui une accusation qui accuse, ce n’est pas non plus très original". "Leur seul objectif, c’est de m’empêcher d’être la candidate de mon camp à la présidentielle (de 2027). Il faut être sourd et aveugle pour ne pas le voir", assurait celle qui a dit au tribunal la semaine dernière que la peine d’inéligibilité qu’elle encourt aurait des "conséquences extrêmement graves", comme priver des millions d’électeurs de "leur candidate".

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