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Jean-Louis Billon: De chef d’entreprise à chef d’État ?

 Billon

(Bien) né en 1964 à Bouaké, dans le nord du pays, Jean-Louis Billon affiche le même âge que l’entreprise créée il y a 60 ans par son père Pierre Émile. Ingénieur des Travaux publics formé aux Ponts et Chaussées, celui-ci est le fils d’une Ivoirienne et d’un Français des Ardennes producteur d’huile essentielle à Dabakala.(...)
(...) Moins de 10 ans après, le résultat est mitigé et pour «JLB», malgré des progrès certains, de nombreux obstacles empêchent selon lui encore la Côte d’Ivoire de réaliser pleinement son potentiel économique. «Il manque un masterplan pour le pays : on a une formule 2 ; on peut avoir une formule 1 et faire beaucoup mieux que ça», martèle le candidat – également grand amateur de formule 1 – fraîchement rentré du Bénin, qu’il prend volontiers comme exemple. «Talon a un plan stratégique qu’il a mis en place, et fait actuellement construire la zone industrielle la mieux conçue de toute la sous-région ; zone industrielle qui est en train de changer le visage du Bénin à une vitesse extraordinaire. Ce n’est pas comme ici où désormais, on construit des usines sur l’autoroute. Il faut une réelle vision, une volonté politique». Celle d’un homme d’affaires vaudrait-elle mieux que celle d’un technocrate ? «Je pense que la vision du secteur privé sur la vie économique et sociale nous donne une autre perspective», répond l’intéressé.
Personnalité-charnière à la croisée de deux générations, deux mondes et deux styles, Jean-Louis Billon se revendique homme de terrain, n’en déplaise à ses détracteurs. Et dans la course qui l’oppose à son concurrent Tidjane Thiam[8], élu à la présidence du PDCI fin 2023, c’est précisément cette expérience du terrain qu’il fait valoir : «On aurait eu besoin d’hommes comme lui, mais il est parti 24 ans. Je pense qu’il y a quand même une mise à jour assez importante à faire. Il y a trop d’épisodes déterminants de l’histoire du pays qu’il n’a pas vécus ». Présidentiable, Jean-Louis Billon ? Pour certains, ce n’est qu’« un homme d’affaires de plus qui veut se lancer en politique ». Pour d’autres, « une personne qui n’hésitera pas à se rallier au camp adverse pour servir ses ambitions ». Les « billonnistes », eux, préfèrent mettre en avant son ouverture et sa capacité à parler à tous ainsi que son côté égal, humain et rassurant. « S’il y a bien une autre personne, en dehors de François Mitterrand, à laquelle l’expression ‘’la force tranquille’’ s’applique parfaitement, c’est Jean-Louis », témoigne un de ses proches, homme d’affaires nord-africain de formation anglo-saxonne. Quand on l’interroge sur ses chances en tant qu’électron libre sans réelle base populaire dans un sérail politique très clientéliste et clanisé, JLB élude, et conclut : « J’ai gagné beaucoup de batailles en étant sous-estimé ». Ne jamais sous-estimer qui que ce soit : une valeur cardinale chez les Billon.


SIFCA, Une Affaire De Famille(s)


Le groupe SIFCA est dirigé par les familles actionnaires : les Billon (Pierre, David et Jean-Louis) et Alassane Doumbia, fils adoptif d’Yves Lambelin, qui préside le conseil d’administration du groupe. En plus d’être actionnaire de SIFCA (dont le capital est détenu à 44 % par la famille Billon, à 21 % par Alassane Doumbia et à 27 % par Wilmar), Jean-Louis Billon, candidat déclaré à la présidentielle de 2025, occupe également le poste de PCA de deux importantes filiales : SAPH (314 millions d’euros de chiffre d’affaires) et Sucrivoire (130 millions d’euros de chiffre d’affaires). Son frère Pierre Emmanuel Billon occupe depuis 2012 le poste de directeur général de SIFCA. Quant au cadet, David Billon, il est administrateur du groupe, en charge de la logistique et du développement des énergies renouvelables (biomasse), occupant les fonctions de directeur général des sociétés Biokala (filiale de SIFCA) et Movis International. Lucie Barry-Tannous, une nièce de Kada, est devenue secrétaire générale, et Henriette Gomis-Billon a rejoint le groupe en tant que directrice communication et développement durable. Le chiffre d’affaires consolidé de SIFCA est de 957 millions d’euros en 2023 pour un résultat net de 10,7 millions d’euros.
Source: Forbes

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