France: Macron veut interdire le téléphone avant 11 ans et les réseaux avant 15 ans
Les écrans rendent-ils notre jeunesse plus agressive et moins studieuse ? C’est ce qu’a expliqué ce mercredi 12 juin 2024 Emmanuel Macron à l’occasion d’une conférence de presse qui donne le coup d'envoi de la campagne des élections législatives anticipées en France. «Tous les experts le disent, l’addiction aux écrans est le terreau de toutes les difficultés, harcèlement, violences, décrochage scolaire», a-t-il assuré. Pour y faire face, le gouvernement aura à prendre des décisions claires pour protéger nos enfants, a poursuivi le chef de l’Etat. Cela passe, selon lui, par l’interdiction du smartphone avant 11 ans, et des réseaux sociaux avant 15 ans.
Alors que les plateformes sociales du monde entier sont théoriquement interdites aux mineurs de moins de 13 ans, Emmanuel Macron a depuis longtemps évoqué l’idée d’augmenter cet âge seuil à 15 ans. Un projet validé par une commission d’experts et de scientifiques, qui rendait son verdict il y a quelques semaines, mais dont l’application concrète semble actuellement impossible, tant elle contreviendrait aux droits fondamentaux d’anonymat sur Internet.
À quelques semaines d’un nouveau scrutin, Emmanuel Macron n’abandonne pas l’idée de légiférer sur l’accès des plus jeunes aux réseaux sociaux. Le président de la République a réitéré son projet de majorité numérique à 15 ans. Rien de vraiment surprenant sur ce point, le texte figurait déjà dans le programme de la majorité présidentielle pour les européennes.
Un effet d'annonce certainement.
De la même manière que l’interdiction des sites pornographiques aux mineurs peine à se concrétiser en France, faute de solutions viables et d’implication nécessaire de la part du gouvernement, ces deux mesures promettent de rapidement se heurter à la réalité européenne et internationale. Difficile de prendre une décision aussi clivante pour le marché mondial si cette dernière se cantonne à la France. Sur le sujet de la majorité numérique par exemple, il n’est pas exclu que l’Europe décide de s’opposer à une éventuelle tentative de législation.
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