Le Caire (Egypte) : Les dirigeants arabes accordent leurs violons sur la reconstruction de Gaza

Annoncé il y a quelques semaines par les autorités égyptiennes, un sommet extraordinaire de la Ligue arabe sur Gaza s'est ouvert ce mardi 4 mars 2025 au Caire, en présence du secrétaire général des nations unies, António Guterres, du président de l'Union africaine, João Lourenço, et du président du Conseil européen, António Luís Santos da Costa. Les chefs d’Etats et de gouvernements arabes entendent apporter une réponse au projet du président américain Donald Trump d’expulser les Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie, afin de transformer les ruines créées par Israël en « Riviera du Moyen-Orient ».

Pendant que Tsahal reprend ses bombardements aveugles sur la Palestine occupée, réduisant a minima les chances de réussite du déjà fragile cessez-le-feu, le président Al Sissi propose à ses pairs un plan de 53 milliards de dollars, sur cinq ans et dont la base est le maintien des Palestiniens sur leurs terres.

Concrètement, Le Caire propose, dans un premier temps, de créer des zones d’habitation temporaires avec des tentes et des préfabriqués : 200 000 logements pour 1,6 million de personnes, 810 000 hectares de terres cultivables aménagées, routes, réseaux de distribution et installations de services publics, jusqu'en 2027.

Ensuite, dans une seconde phase qui pourrait s’achever en 2030, reconstruire les infrastructures et autres bâtiments. Le document de 112 pages contenant des images générées par intelligence artificielle prévoit tout : habitations, centres aérés, commerces, port commercial, centre technologique, hôtels en bordure de la mer, aéroport, port de pêche, etc.

Pour le reste, les négociations coincent sur la gestion de Gaza, une fois les travaux terminés. C’est connu, Israël et ses alliés ne veulent pas de la Palestine, encore moins du Hamas, oubliant que, même si la Palestine était rayée de la carte du monde, Israël ferait toujours frontière avec des pays qui ne lui sont pas favorables. D’où la proposition égyptienne de mettre le Hamas de côté, au profit de technocrates « neutres » mais contrôlés par les Arabes et Occidentaux, pour gérer ce « no man’s land » pendant six mois avant de le rétrocéder à l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Tout un programme !

Quoi qu’il en soit, si ce plan passe, il faudra envisager une autre Conférence internationale pour chercher les fonds nécessaires à sa réalisation.

Seydou Koné