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Yves Zogbo Junior exprime des regrets...

Yves Zogbo Junior 

 Le ‘’tsunami numérique’’ et ses excès de liberté dont parlait le journaliste franco-libanais Alexandre Najjar en 2013 est malheureusement une immonde réalité. Cela alimente les médias du monde en général et singulièrement en Afrique où la population jeune est quotidiennement abreuvée de programmes à la limite de l’acceptable. La quête de l’audience entraîne, dans nos sociétés capitalistes, le recours à plusieurs moyens, dont les moins orthodoxes dans une Afrique jadis gardienne des valeurs morales. Tout part en vrille parce que tout se dit au nom de la liberté et de l’audience.

Yves Zogbo Junior, l’une des icônes de la télé ivoirienne a livré, dans une sorte de révélation subliminale, ce qui semblait être presque des regrets sur les nouvelles lignes éditoriales adossées à la quête des vues, au détriment, souventes fois hélas, du qu’en-dira-t-on. Le sexe est dit à haute voix, même si certains font l’effort de décaler l’heure de ces bavardages égrillards.

Le pionnier du hop-hop en Côte d’Ivoire a révélé à son auditoire à NCI que Fulgence Kassy, son mentor, lui imposait d’inclure dans tous ses programmes, des séquences d’éducation sur la jeunesse.

Et il est de notoriété que toutes les productions de l’animateur Kaloua, de sa première émission ‘’Zim zim flash’’ à ‘’Afrique Etoile’’ en passant par ‘’Najelet’’ (aux côtés de RFK), toutes étaient marquées du sceau de l’éducation des jeunes. Mieux, l’animateur, après deux ans de stage aux côtés de Michel Drucker, l’un des monstres sacrés de la télé française, en est revenu avec cette ligne humaniste selon laquelle l’invité à une émission doit en être le roi :

‘’Dans ce que j’avais choisi de faire, la télé (aux côtés de Michel Drucker), il m’avait fait comprendre une chose ; moi j’allais être difficile de faire aujourd’hui comme les animateurs ; lui il m’a appris à aimer mon invité. Il dit je ne veux retenir de mon invité que du bien’’.

Cet âge d’or ne reviendra plus jamais. Tous les médias sont engagés dans une autre perspective capitaliste, celle de la course aux vues, avec comme cible, la naïveté des natifs du numérique que le sensationnel, allant jusqu’à toucher à l’intimité d’un invité sur le plateau amuse et nourrit aux mamelles des injures, des moqueries et de l’arrogance. On applaudit, on rit mais en réalité, cette révélation de Yves Zogbo Junior, dans son sens le plus secret était une sorte de regret de ce qui devrait être, au nom de la morale de cette Afrique des valeurs.

 

Diaman Emmanuel

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