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Gaza / Après 471 jours de combat et malgré le soutien américain à Israël : la grande victoire du Hamas !

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Les soldats du Hamas se sont montrés à visage découvert, hier dimanche. Ils ont remis trois premiers otages israéliens à la Croix-Rouge, et paradé dans les rues sous les acclamations de la foule. Cerise sur le gâteau, les combattants du Harakat al-muqāwma al-ʾislāmiyya (Hamas) ont remis devant les caméras à Romi Gonen, Doron Steinbrecher et Emily Damari, un coffret contenant un certificat doré contre-signé par la Croix-Rouge attestant qu’elles ont été captives, des photos de leurs 15 mois de captivité et une photo souvenir de Gaza (Palestine).

471 jours d’enfer…

Après 471 jours d’assassinats et de bombardements aveugles qui ont fait 40 000 morts et détruit presque toute la bande Gaza, Israël et son armée ont échoué à libérer les otages pris le 7 octobre 2023. Ce sont les populations civiles qui ont souffert le martyr : enfants, femmes et hommes massacrés dans les immeubles, les écoles, les hôpitaux, les marchés, et même dans les camps de réfugiés. Tsahal aura rarement l’occasion d’aller au contact avec les éléments des brigades al-Qods et al-Qassab, excellents dans la guérilla urbaine. Bref, Israël n’aura réussi qu’à fédérer le monde libre contre ses méthodes nazies.

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Après 471 jours de combats, un cessez-le-feu est entré en vigueur ce 19 janvier 2025 à 06H30 GMT ; et conformément aux termes de l’accord arraché au forceps au Qatar par la nouvelle configuration du terrain, les troupes de Tsahal ont quitté la bande de Gaza et libéré 90 prisonniers palestiniens. En laissant derrière, les carcasses des nombreux chars détruits par le Hamas. La libération d’un second groupe d’otages aura lieu dans la soirée du samedi 25 janvier 2025 si tout va bien. Il s’agit de quatre autres femmes.

Si l’ancien président américain, Joe Biden en a conclu que « le leadership du Hamas est enfin terminé », son successeur Donald Trump ne semble pas du tout disposé à continuer de soutenir Israël affaibli par les frappes incessantes du Hamas, du Hezbollah, des Houtis et de l’Iran. Alors, le repli de Benyamin Nétanyahou est-il stratégique ou dicté par la raison ? La seconde probabilité a de fortes chances d’être plus proche de la réalité tracée noir sur blanc au Qatar. Car seule la négociation a donné des résultats à ce jour. En effet, c’est la première trêve signée en novembre 2023 qui avait permis d’échanger un premier lot d’otages, plus d’une dizaine.

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Israël avait-il vraiment le choix ? 

Le génocide de Gaza et de la Palestine restera gravé dans la mémoire collective de l’humanité, même si les grands médias Occidentaux refusent d’en parler. D’un côté, il y avait Israël et ses alliés : les USA, le Royaume Uni et la France qui, tout en intervenant militairement à ses côtés, faisaient pression sur les pays arabes (Arabie Saoudite, Turquie, Egypte). De l’autre, le groupe armé palestinien Hamas, soutenu par le Hezbollah libanais, les Houtis du Yémen, l’Iran et l’Afrique du sud.

Après un an de conflit, Israël n’a pas pu libérer les otages, ni annexer le reste de la Palestine, encore moins pousser sa population à prendre le chemin de l’exil. Le combat du peuple palestinien est jugé juste par le reste du monde. C’est pourquoi, grâce à l’action de l’Afrique du sud, le tribunal pénal international a qualifié l’opération israélienne de génocide et lancé un mandat d’arrêt international contre son premier ministre (le président n’ayant aucun pouvoir là-bas). Par ailleurs, malgré les bombardements américano-israéliens, les Houtis ont tiré des missiles contre Israël jusqu’au retrait de ses troupes de Gaza. Ils ont même réussi à endommager des porte-avions américains venus couper la route à l’Iran. Lequel Iran a lancé des centaines de missiles sur Israël, dont la plupart ont atteint leurs cibles. Après avoir ouvert un autre front, le Hezbollah a repoussé l’armée israélienne hors du Liban. Last but not least, les palestiniens eux-mêmes, à travers le Hamas et ses différentes brigades de commandos, ont montré qu’ils savaient se battre, et qu’ils étaient prêts à tous les sacrifices pour conserver leurs terres et revendiquer leurs droits.

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La presse palestinienne a du répondant !

Ceci étant, notons qu’au-delà des armes conventionnelles et non-conventionnelles, un autre acteur a joué un rôle clé dans cette crise : la communication. En effet, la communication du Hamas a démontré qu’elle est bien rôdée en montrant quotidiennement la réalité du terrain sur les réseaux sociaux, ainsi que les exploits de miliciens en train de piéger des soldats ou de détruire des chars. Sans cette communication, la vérité sur les massacres et la résistance aurait été cachée. De la même manière, son adversaire ne dira jamais la vérité sur les frappes qui ont touché son sol, ni sur le nombre exact de ses soldats tombés au front.

Même les ex-otages israéliens ont une autre appréciation de l’opération lancée par leur pays. En effet, l’un d’entre eux a déclaré n’avoir jamais compris pourquoi l’armée qui était sensée venir les libérer tirait sur eux. Quant à l’histoire de la jeune dame pressentie pour être libérée hier, et qui aurait refusé de revenir en Israël, l’avenir nous éclairera …

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Après la pluie, le beau temps…

Aujourd’hui, la vie reprend à Gaza au milieu des ruines des écoles, des habitations, des habitations, des hôpitaux et des camps de réfugiés. L’élan de solidarité internationale est formidable. Des centaines de camions franchissent les frontières avec de l’aide humanitaire. Des âmes sensibles distribuent de l’argent aux survivants. Tout indique que la communauté internationale est sur le point de reconnaître enfin le droit d’exister à l’Etat de Palestine.

Des milliers de déplacés qui avaient fui les combats reviennent sur leurs pas retrouver ceux qui avaient refusé de bouger. Il va falloir vider ce qu’il reste des morgues et donner une sépulture digne aux martyrs, aux victimes de la haine, pour leur permettre de trouver enfin la paix. Il va falloir également monter des hôpitaux de campagne pour soigner des milliers de blessés, en attendant de reconstruire des hôpitaux partout. Il va falloir reconstruire des écoles pour permettre aux enfants de reprendre leur scolarité. L’armée israélienne a même enlevé le bitume sur les routes, l'électricité et le bitume, alors, il va falloir tout reconstruire : écoles, hôpitaux, commerces, bureaux, habitations...

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Toutefois, en Israël également, la vie va reprendre son cours normal. Car, entretemps, le tourisme était mort ici, et l’activité économique était quasiment à l’arrêt. Les avions ne prenaient pas le risque de se diriger vers Tel-Aviv, au risque de croiser un missile. La population était fatiguée de courir se réfugier dans les abris chaque fois que retentissaient les sirènes.

Alors, vive la paix, ou plutôt, jusqu’à quand durera la trêve ?

Edgar Kouassi

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